jeudi 20 novembre 2014

1ère édition de l'Open Agrifood à Orléans : appel à manifester le 20 novembre 2014

Sous l'égide de la FNSEA, une première édition de l'Open Agrifood Orléans aura lieu à Orléans les 20 et 21 novembre.

Avec pour slogan « Pour une troisième révolution alimentaire et agricole »
et une volonté, faire se rencontrer « les acteurs moteurs de l'Innovation des secteurs de l'agriculture et de l'alimentation, pôles de compétitivité, associations, laboratoires et centres de recherche régionaux ».
 
Plusieurs associations appellent à manifester contre l'Open le 20 novembre 2014 à 12 heures, devant le carré Saint Vincent (lire le tract)

« La troisième révolution alimentaire et agricole », de quoi s'agit-il au juste?


Le nouveau concept est la déclinaison agricole de la troisième révolution industrielle, comme l'explique la page d'accueil du site « En route vers la troisième révolution industrielle et agricole en Pays de la Loire
» qui reprend la même antienne.

Troisième révolution industrielle : des enjeux vitaux.
On doit à Jeremy RIFKIN, économiste et prospectiviste mondialement reconnu, d’avoir conceptualisé le scénario de troisième révolution industrielle qui s’offre aujourd’hui à notre économie et notre société. Dans son ouvrage du même nom, il décrit les mutations en cours de l’économie et propose les bases d’une croissance durable pour ce XXIème siècle. Fondée sur une infrastructure nouvelle combinant énergies renouvelables et réseaux dématérialisés, la troisième révolution industrielle est aujourd’hui le seul programme d’actions global permettant de répondre conjointement aux enjeux climatiques, économiques et sociaux qui se posent, aujourd’hui, à nous dans une urgence désormais évidente. « Think global, act local » : les trois chambres consulaires des Pays de la Loire ont décidé d’unir leurs forces à toutes les organisations économiques du territoire pour faire de cette vision d’avenir une réalité du présent : la troisième révolution industrielle et agricole en Pays de la Loire !
Pour une critique de la « Troisième Révolution Industrielle » (TRI) de Jeremy Rifkin, lire l'article de Jean Gadrey :
Non, Jeremy Rifkin n'est pas le sauveur de la planète !


Cette subordination de l'agriculture à la TRI ne serait pas possible si elle n'était devenue depuis longtemps un maillon de l'agro-industrie, chargé plus spécifiquement de produire la matière première comme vaches, veaux, cochons, poulets, oeufs, lait et légumes...
En bout de chaîne, des kilomètres de boîtes de conserve ou de pièces de viande sous cellophane vendues en grandes surfaces.

Les petits paysans disparaissent, les exploitations agricoles deviennent des entreprises industrielles
« normales », avec leurs patrons et leurs salariés « normaux ».

Selon l'Ins
ee, la France compte 515 000 exploitations agricoles. En 20 ans, leur nombre a baissé de plus de la moitié.
L'agriculture et l'élevage se font de plus en plus en « hors-sol » et en tuant le vivant (recours aux OGM).

Innovations ou bien mort aux petits agriculteurs et mort au vivant ?

L'Open Agrifood Orléans se présente comme une « agora de l'innovation ».

La crise sociale, économique, politique et environnementale créée par le modèle de développement productiviste est aussi une crise de ses innovations le plus souvent toxiques ou inutiles.

Quelques exemples :
 

  • dans l’industrie financière : toutes les innovations financières, des prêts subprimes au trading à haute fréquence, censées permettre le financement de l'économie réelle servent à manipuler le marché et provoquent des crises systémiques financières à répétition.
    Notre système financier est comme une centrale nucléaire mal contrôlée selon Jean-Michel Naulot (
    « Crise financière, pourquoi les gouvernements ne font rien »).
    Suite à ces crises multiples, la folie spéculative se porte aujourd'hui sur les denrées agricoles jugées plus sûres. 
    Pour éviter la prochaine catastrophe, il ne s'agit pas de réguler ce
    s innovations et produits toxiques mais de les interdire.

      
  • dans le domaine de l'énergie : la question insoluble du traitement des déchets nucléaires devient de plus en plus préoccupante.
    La production des biocarburants est l'une des principales causes de la déforestation et de l’accaparement des terres dans les pays du Sud qui perdent leur autonomie alimentaire au profit du trafic routier.
    Un seul plein d'éthanol pour un gros 4X4 nécessite autant de céréales qu'il en faut pour nourrir une personne pendant une année entière (Courrier international).
    Xavier Beulin est non seulement à la tête de la FNSEA, mais dirige également le groupe Sofiprotéol, « qui détient des participations dans plusieurs grands groupes semenciers français (Euralis Semences, Limagrain, RAGT Génétique, Serasem (groupe InVivo))» (article Wikipedia).
    Sofiprotéol joue un rôle pionner dans l'industrie des biocarburants.
     
  • dans le domaine des biens non alimentaires : DECATHLON est un bon exemple, lui qui développe toute une gamme d'« objets connectés » dont la fabrication est coûteuse pour l'environnement et dont l'utilité sociale reste à démontrer. Lire l'article de la Revue du Digital :  Objets connectés : un monde où chacun se mesure pour Decathlon.
     
  • dans le domaine agricole : un seul exemple emblématique, les OGM , une machine de guerre contre le vivant et une main-mise des semenciers sur l'agriculture.
    Si leur culture en France est encore interdite, notre pays importe environ quatre millions de tonnes de plantes transgéniques par an, notamment du soja Roundup Ready en provenance d’Amérique pour nourrir ses animaux d’élevage.

    Toutes ces innovations technologiques (OGM, biocarburants etc..) prétendent résoudre les problèmes de l' agriculture et de la faim dans le monde. Alors que ces innovations font partie du problème.

    Au Sud les petits paysans cultivant sur moins de deux hectares sont expropriés au profit des grands groupes de l'agroalimentaire. Alors qu'ils nourrissent la planète.

    En France, les mêmes sont privés d'aides grâce à l'action persévérante de... monsieur Beulin et de la FNSEA comme nous l'apprend un article du Canard Enchaîné.

    Xavier Beulin, le patron de la FNSEA, a enfin fait graver dans le marbre le statut d’ « agriculteur actif » qu’il réclamait depuis des lustres. Les petits exploitants ont du mouron à se faire. Désormais, pour être considéré comme un agriculteur, il faudra posséder un minimum d’hectares ou d’animaux.
    Lire l'article
    « A mort les petits agriculteurs ! » sur Inventerre.

    Xavier Beulin est passé maître dans le double langage comme nous le rapporte cette lettre ouverte de la Confédération Paysanne.

    Et il faudrait lui faire confiance lorsqu'il nous parle de « 3ème révolution alimentaire et agricole », de développement durable et d'agroécologie ?


L’agroécologie ne peut être que paysanne ! comme le rappelait sur reporterre.net un collectif d'associations :

On n’a jamais autant entendu parler d’agroécologie, et pourtant l’agriculture industrielle et intensive n’a jamais été aussi prégnante. C’est que les gouvernements, et en particulier le gouvernement français, « camouflent leur fuite en avant destructrice derrière le vocabulaire des alternatives. » Mais la seule agroécologie qui ait un sens doit être paysanne, sociale, écologique, et ancrée dans les territoires. Lire l'article

C'est pourquoi nous vous engageons à venir manifester


sur le parvis du théâtre à 12 h,

le jeudi 20 novembre 2014,

Boulevard Pierre Ségelle, à Orléans.


Venez nombreux !

Télécharger le tract du collectif à l'initiative de cette manifestation.






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