Lettre
ouverte aux élus de Saint Jean de Braye.
Bissonnerie
agricole !
A l'heure où
vous envisagez de convertir 15 hectares de terres agricoles en centre
commercial, nous tenons à vous proposer un autre schéma
respectueux de l'environnement, de l'emploi et conforme aux
politiques actuelles qui veillent au maintien des terres agricoles en
zones urbaines ou périurbaines.
Après vous
avoir indiqué les besoins alimentaires des habitants de
Saint-Jean-de-Braye, nous présenterons succinctement les projets
agricoles qui pourraient remplacer le projet commercial que vous
défendez.
Les besoins
alimentaires de la population de Saint-Jean-de-Braye
Le
convertisseur élaboré par Terre de Liens Normandie permet d'établir
les surfaces agricoles nécessaires pour nourrir la population d'une
ville donnée. L'agriculture prise en considération est
l'agriculture biologique, qui préserve l'environnement, concourt au
maintien des paysages, crée de l'emploi et du lien social.
Pour que les
habitants de Saint-Jean-de-Braye relocalisent leur alimentation, ils
ont besoin de 6748,52 ha de terres agricoles, ce qui
sous-entend le maintien en place de paysans - paysannes sur les
terres en question, ainsi que l'installation de 349 nouveaux
paysans - paysannes.
Voici le
décompte des productions réalisées sur ces 6748,52 ha :
Surfaces cultivées en
agriculture biologique
Céréales 418,91 ha
Lait et viande bovine
4 282,67 ha
Légumes 42,02 ha
Légumes secs 50,05
ha
Fruits 24,45 ha
Pommes de terre 21,01
ha
Viande porcine
847,17 ha
Volailles (chair et
œufs) 482,21 ha
Rotations 479,82 ha
Paysans – Paysannes
installés (349)
Paysans boulangers 70
céréaliers 3
éleveurs bovins
109
maraîchers 45
arboriculteurs 3
éleveurs porcins 36
éleveurs volailles 82
Des terres
agricoles pour des agriculteurs
Certes, les 15 hectares
que vous destinez au projet Oxylane ne suffiront pas à nourrir la
population de la commune de Saint-Jean-de-Braye. Ils peuvent
néanmoins accueillir plusieurs projets qui contribueront à
maintenir ou développer l'activité agricole sur la commune.
Les porteurs de projets
qui projettent de s'installer sur ces terres sont au nombre de 4, en
plus des deux activités déjà installées sur le site, un
agriculteur et une entreprise.
1- Des activités déjà
en place et qui risquent de disparaître
Ferme céréalière
( 2 ha sur le site)
Frédéric
Bertheau, céréalier, cultive actuellement 170 ha ( sur différents
sites), dont 17 ha sur la Buissonnerie et 2 ha situés sur la zone
d'implantation d'Oxylane phase 1. Il s'interroge sur le devenir de
son activité professionnelle dans un contexte où les zones
agricoles disparaissent les unes après les autres. Il entend
continuer à tirer son revenu de ses terres et de son travail.
Western Pony ( 1,1
ha)
Le gérant du lieu qui
emploie 2 équivalents temps plein, considère que son avenir
professionnel et celui de ses salariés est remis en cause par le
projet d'implantation d'un centre commercial. Pourtant, son club
accueille des enfants dans le cadre d'un parc de loisirs, loue des
salles et des structures gonflables pour des événements privés.
2- Les projets
agricoles ou agroalimentaires :
L'association
Terre de liens Centre suit des porteurs de projet souvent non issus
du monde agricole qui recherchent près des bassins de vie des
terres. C'est le cas des porteurs de projet ci-dessous qui nous ont
confié leur projet :
Apicultrice et
arboriculteur ( 6 ha souhaités et 2 emplois au début du projet)
Annelies titulaire d'un BPREA apiculture, recherche des
terres pour produire sur le site miel et gelée royale.
Julien, producteur de cidre et de poiré, souhaite
développer cette activité dans le Loiret.
Ils souhaitent installer ensemble ces deux activités
complémentaires sur 6 ha minimum.
Ferme-auberge
maraîchage ( 5 ha minimum souhaités et 3 emplois au début du
projet)
« Les
passer'ailes vertes » est une SCOP (Société coopérative
participative) composée de trois personnes aux compétences
complémentaires : ressources humaines, horticulture-maraîchage,
informatique – logistique.
Leur projet
est triple : une auberge éco-construite ; une ferme
maraîchère ; une entreprise d'insertion.
Le projet
nécessite 4 ha pour le maraîchage et 1 ha pour l'auberge. La
structure emploiera 4 salariés permanents, plus le personnel en
contrat d'insertion.
Maraîchage ( 4 ha
souhaités et un emploi au début du projet)
Corinne, titulaire d'un BPREA mention maraîchage
biologique, a le projet de s'installer dans le Loiret sur 3 ou 4 ha
de terres agricoles. Elle souhaite privilégier la vente directe à
la ferme et sur les marchés
Maraîchage-arboriculture
( 3 ha souhaités et un emploi au début du projet)
Baptiste a le projet de développer tout d'abord une
activité de maraîchage, tout en développant progressivement un
verger qui lui permettra notamment d'initier une production de sève
de bouleau. Son projet nécessite 3 ha.
Total : 18 ha
minimum et 7 emplois au début des installations
A la
différence d'un centre commercial qui va attirer une clientèle
extérieure à la commune – si tant est que ce énième magasin de
sport intéresse les gens -, les projets et les activités déjà en
place répondent à des exigences de proximité, qualité, lien
social et vente directe, tout en préservant paysage périurbain et
activités économiques.
Ne serait-il
pas temps de créer une ZAP ( zone agricole protégée) comme nos
voisins de Chécy?
Le collectif
« Site préservé entre Loire et forêt »
Terre de Liens
Centre