Dans le cadre des Jeudis de l'Urbanisme et de l'Architecture, l’Agence d’Urbanisme de l’Agglomération Orléanaise organisait le 19 juin 2014 une table ronde sur le thème de « la Biodiversité, un atout pour l'aménagement ? » au Muséum des Sciences Naturelles d'Orléans.
Introduction de la table ronde par Madame Muriel Chéradame, adjointe à l’aménagement urbain et au logement à la mairie d’Orléans, conseillère à la communauté d’agglomération Orléans Val de Loire.
L'adjointe s'est éclipsée peu après avoir lu son papier.
Les débats était animés par une représentante de l'Agence de l'Urbanisme de l’Agglomération Orléanaise.
Cherchez l'intrus
La table ronde réunissait Jean-Marie Pelt, fondateur de l'Institut Européen d’Écologie, Gilles Gallinet, chargé d’études à l’Atelier d’Écologie Urbaine et
Philippe Chavaren, responsable du domaine Nature et Paysage chez Vinci Autoroutes (quatre sociétés concessionnaires : ASF, Cofiroute, Escota et Arcour..). Cherchez l'intrus...
Rappelons qu'en 2005, dans le cadre de la privatisation * du secteur autoroutier, l’État choisit VINCI comme repreneur du Groupe ASF (Autoroutes du Sud de la France). La vente à l'encan du domaine public vaut aujourd'hui à chaque contribuable de se faire essorer par l'ASF à chaque fois qu'il emprunte les Autoroutes du SUD pourtant construit avec son argent. A côté, la vente des terres de la Bissonnerie à 2,40 € le mètre carré est une plaisanterie mais c'est bien dans la ligne.
Que L'ASF soigne ses paysages autoroutiers, c'est donc bien le moins. Il y est d'ailleurs contraint par diverses obligations.
Il n'en demeure pas moins que le réseau autoroutier est particulièrement destructeur de l'environnement et de la biodiversité, malgré tous ses efforts pour se « couler » dans le paysage.
Et toutes les mesures compensatoires n'y pourront rien changer : les autoroutes au service du tout automobile et du tout camion sont des lieux d'émission de gaz à effet de serre. Et le réchauffement climatique explique pour une bonne partie l'effondrement de la biodiversité à l'échelle de la planète.
Lire l'article Nos civilisations se dirigent vers un effondrement irréversible des écosystèmes terrestres
L' AgglO impose l'implantation d'un village Oxylane à Saint-Jean-de-Braye.
Or on le sait, ces grands centres commerciaux vivent en symbiose avec les quatre voies comme la truffe vit en symbiose avec le chêne vert.
Ce projet de l'Agglo apparait particulièrement scandaleux quand on connait les enjeux climatiques du moment.
La grenouillère de Bruxelles
Une bonne partie de l'assistance médusée a dû supporter la longue profession de foi schizophrène de Philippe Chavaren en faveur de l'environnement et du paysage.
Il apprécie Pierre Rahbi, et pense qu'il ne faut plus construire d'autoroute en France. Même l' autoroute Castres-Toulouse ?
Lire Autoroute Castres-Toulouse : un conseiller de Hollande a donné le feu vert hier
Peut-être aurait-il pu évoquer le réseau des autoroutes de VINCI à l'étranger. Là aussi on arrête tout ?
Puis Philippe Chavaren nous a parlé avec enthousiasme de la biodiversité qui se développe dans les bassins de retention au bord des autoroutes.
« Si vous voyiez toutes ces grenouilles et ces crapauds ! » s'est-il exclamé.
Pour notre part nous « voyons » surtout tous les lobbyistes qui grenouillent à Bruxelles.
Jean-Marie PELT a opportunément dénoncé le poids des lobbyes et des multinationales à Bruxelles.
On a vu le sourire de la gentille organisatrice (G.O) de L'Agence qui s'effaçait. Et monsieur Chavaren a rentré sa tête dans ses épaules.
Tout le débat a été noyé dans un consensus de bonne tenue et le blabla œcuménique de la G.O.
Elle a constamment donné le « la » : c'est « nous tous » qui sommes responsables de l’effondrement de la biodiversité.
Nous sommes tous égaux dans la nuisance. Sauf que certains sont plus égaux que d’autres comme disait Coluche. Les multinationales et les lobbies notamment. Et certains secteurs des pouvoirs publics qui se laissent pénétrer par ces mêmes lobbys.
Vinci qui s' apprête à bétonner Notre-Dame-Des-Landes n'est pas le meilleur contre-exemple, l'AgglO d'Orléans avec son projet de village Oxylane non plus.
Notre Dame de Vinci, le village Oxylane, des atouts pour la biodiversité ? Vous y croyez vraiment ?
* processus de vente initié par les socialistes début 2002
En 2005, le revenu actualisé à vingt-cinq ans des actifs vendus pour 10 milliards était estimé à quatre fois plus. Bonjour le cadeau aux entreprises.
