mardi 13 août 2013

Enquête publique du DAC : comme si vous l'aviez lu !

Rapport de l'enquête publique du Document d'Aménagement Commercial: une zone de chalandise à géométrie variable et nos doutes sur l'emploi partagés par l'AgglO !



Merci aux près de 80 personnes qui ont écrit leur désaccord sur le projet de « Village Oxylane » lors de cette enquête publique. Malheureusement, les réponses apportées par l'AgglO à nos remarques ont satisfait le commissaire enquêteur, qui a rendu un avis favorable... Mais rendez-vous encore plus nombreux en novembre, pour participer à l'enquête publique du Plan Local d'Urbanisme (PLU) de Saint-Jean de Braye !




Quand nous posons à nos élus la question de l'intérêt public de la construction d'un « Village Oxylane » sur nos terres péri-urbaines encore cultivées, ils nous répondent souvent que c'est par souci de « cohérence » avec le fameux Schéma de Cohérence Térritoriale (SCoT), adopté en 2008. Qui sommes nous pour leur demander de prendre le risque d'être incohérent avec le SCoT ? C'est comme si on nous disait « Laissez-nous nous occuper de cohérence territoriale entre gens sérieux et occupez-vous des nichoirs à oiseaux si la nature vous plaît! ».

N'ayant pas encore de nichoirs à oiseau, n'étant pas toujours très sérieux, mais habitant la cité, nous nous autorisons néanmoins à participer à la réflexion sur l'avenir de notre territoire. C'est pourquoi malgré la chaleur étouffante de ce mois de juillet 2013, nous avons lu avec attention le rapport et les conclusions rédigés par le commissaire enquêteur relatifs à l'enquête public sur le Document d'Aménagement Commercial (DAC, volet commerce du SCoT). Et quelques passages ont retenu notre attention :



D'abord, une surprise : aucun avis des personnes publiques associées n'étaient consultables pendant l'enquête publique. Pourtant, à la page 25 du rapport du commissaire enquêteur, l'AgglO indique "qu'il y a eu une concertation avec l'ensemble des 22 communes de son territoire ainsi que les acteurs économiques locaux (enseignes...)" On aurait bien aimé lire leurs avis lors de l'enquête publique.



Ensuite, une bizarrerie : la zone de chalandise. Dans le DAC, le projet est classé dans la catégorie des « pôles structurants vecteurs de rayonnement externe à l’agglomération » (p. 12 /91). En outre, dans l’article « Un royaume pour les sportifs en 2015 » du 13/01/2013 (La République du Centre), la journaliste Blandine Lamorisse avait écrit : « Pour avoir une idée de la dimension et du rayonnement du projet, il faut souligner que la zone de chalandise est d'1 heure à 1h30 autour du site. « Décathlon, Ikea… Ces enseignes internationales et populaires créent une réelle attractivité pour notre agglomération. Il nous les faut toutes ! », a lancé le président de l'AgglO, Charles-Éric Lemaignen (UMP), en grande forme. ». Or, à la page 22 du rapport, l'AgglO nous précise que le magasin Décathlon situé dans l'AgglO à 20 petits km au sud de la Loire ne peut être intégré dans la zone de chalandise... Le président, aveuglé par son enthousiasme, se serait-il trompé ? Ou est-ce une façon maladroite d'éviter d'avoir à reconnaître qu'il y aura sûrement des transferts d'emplois, de l'ancien magasin vers le nouveau ?

Et avec une zone de chalandise aussi grande, assurer en page 21 du rapport que la création d'une nouvelle enseigne diminuera le trafic automobile, nous semble erroné...



Enfin, une aberration en page 20, à propos des infrastructures sportives :« Le VO vient en complément des infrastructures existantes. Ce choix du site s’est fait justement en fonction des équipements sportifs déjà présents au complexe du Petit Bois (à Saint-Jean de Braye). » Avec une zone de chalandise au moins égale à celle de l’AgglO, on peut se demander si toutes les infrastructures sportives existantes de l’agglomération ont bien été prises en compte !



En revanche, nous apprécions que nos sérieux doutes concernant la réalité des 240 créations d'emplois promis par « Oxylane Décathlon » soient partagés tant par l'AgglO à la page 20  ( « Les ETP devront être précisés par le porteur de projet dans son dossier de CDAC ») et par le commissaire enquêteur (« Il conviendra effectivement d'être vigilant sur la réalité tangible en matière de création d'emplois au regard des effets d'annonce. ») Il y a toutes les raisons d'être très inquiet à ce sujet dans la mesure où la délibération n° 2012/187 autorisant la cession d'une parcelle de plus de 7 hectares au groupe Oxylane votée par le conseil municipal de Saint-Jean de Braye n'était assortie d'aucune condition juridiquement contraignante en matière de création d'emplois. Si le conseil municipal n'a pas su prendre des mesures concrètes dans ce domaine dés le début de son projet « Village Oxylane », comment peut-il être pris au sérieux pour la suite des évènements ? Transmis à notre Maire qui n'a de cesse d'invoquer ces fameux 240 emplois !




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