dimanche 18 janvier 2015

HQE, les renards du temple

DECATHLON s’est pris les pieds dans le tapis rouge que lui déroulaient les élus communautaires et municipaux.
Un article de la République du Centre du  13 janvier 2015 nous apprend que DECATHLON a choisi finalement de faire appel de la décision de la CNAC ET de déposer un nouveau dossier.

Nous leur souhaitons bon courage : ils vont devoir déposer un nouveau dossier qui prenne en compte les
« considérants » de la CNAC tout en contestant lesdits « considérants » devant la cour administrative d’appel de Nantes, notamment celui relatif à l'absence d'effort architectural
Et, enfin, « l'absence d'effort architectural » : « Le bâtiment sera HQE. Ce n'est pas une boîte à chaussures. Il y a une insertion de bois… »    Bref, pour ce responsable de Décathlon, ces « considérants » (c'est le terme exact) sont, pour certains « subjectifs » ou liés à des éléments qui se trouvent, pourtant, « déjà dans le dossier ».(Oxylane : Décathlon travaille à corriger le tir - La République du centre du 30/12/2014)
DECATHLON va donc déposer un nouveau dossier qui écrira en gras ce que la CNAC n'a pas su lire.

Monsieur Boucheron veut nous convaincre que ce village de marques est un beau projet parce qu’il est garanti par une ... marque commerciale : la HQE.
 

La HQE est en effet une simple marque commerciale et n'appartient pas aux labels publics français.
Contrairement aux labels publics français haute performance énergétique (HPE, HPE-EnR, HPE-2009) ou Bâtiment de basse consommation (BBC), la locution haute qualité environnementale (HQE) a fait l'objet d'un dépôt de marque commerciale par     l'association HQE. La démarche HQE étant critiquée pour son manque de lisibilité et sa défense des intérêts commerciaux des industriels (elle adhère à l'AIMCC, le syndicat des fabricants de produits de construction), certains professionnels lui préfèrent la méthode britannique BREEAM et/ou des processus de conception liés aux labels publics français.(article Wikipedia sur la Haute Qualité Environnementale).
Il est intéressant de savoir que l’ordre des architectes a claqué la porte de l’association HQE en 2005 pour des raisons que l’on lira ici : L’Ordre des architectes quitte l’association HQE : Quelques explications (avril 2005)

En 2006, l’architecte Rudy Ricciotti a écrit un pamphlet intitulé
« HQE, les renards du temple ». Selon lui : 
« il y a lieu en urgence d'engager une réflexion critique autour de la question environnementale et les conséquences de la doctrine HQE et des normes sur les économies d'énergie ». La HQE serait un « impensé politique » permettant de générer du profit sur le dos de l'environnement grâce à la mode de l'écologie, tout en continuant à blesser la planète d'une manière différente. Elle aurait également pour conséquence une surconsommation de matériaux et un enlaidissement du paysage architectural. Il conclut par : « la fourrure verte, c'est l'eldorado de l'arnaque ». (article wikipedia déjà cité)
Sachant que les pouvoirs publics ont fait construire dans notre agglomération de nombreux édifices « HQE » -  établissements scolaires, hopital, bâtiments administratifs - nous aimerions savoir si ces construction HQE ont fait ou feront l'objet d'une évaluation accessible au public avec notamment une mise en regard du bilan énergétique envisagé et du bilan énergétique réellement existant. 

La cour des comptes et la cour régionale des comptes ne pourraient-elles pas se pencher
un jour sur la question ?

Il est un peu fort de café qu’on nous vende le projet Oxylane pour sa Haute Qualité Environnementale, alors que cette marque fait l’objet de vives controverses et qu’aucune évaluation publique et indépendante de la HQE n’est disponible pour nous permettre de juger en connaissance de cause.
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