lundi 19 décembre 2016

Joyeuses animations de Noël pour contester de désolantes décisions

Vendredi 16 décembre 2016 avait lieu à Saint-Jean de Braye le dernier conseil municipal de l'année, qui devait voter les modifications du Plan local d'urbanisme (PLU).

Notre collectif SPLF45 était là, avec son arbre de Noël, ses cadeaux, ses banderoles, ses chansons détournées, sans oublier son bar à boisson chaude et son service d'ordre : pas moins de 6 policiers municipaux garantissaient la sécurité des manifestants. Merci à eux!

L'installation terminée, c'est devant une bonne quarantaine de personnes que nous avons expliqué les raisons de ce rassemblement.

Dans la salle du Conseil, ce soir-là, la magie des mots va encore opérer : au nom du  respect des  documents dont les orientations sont la lutte contre le changement climatique, pour la préservation des zones humides, de l'agriculture de proximité, des écosystèmes, des paysages, de la vitalité des centres villes, de la qualité de l’air, des déplacements doux, nos élus vont confirmer la création d'une zone commerciale et voter l'urbanisation de la zone à l'est de Saint jean de Braye.

Rappelons-le ici, cette zone de « la Bissonnerie » qui fait en tout 24 hectares, est actuellement un espace agricole et l'agriculteur qui en cultive 17 hectares souhaite continuer à le faire. La préfecture reconnaît en outre l'existence sur cette zone de 9 ha de zones humides, qui sont normalement protégées par la Loi sur l’eau.

Créer une zone commerciale sur ces terres, avec un parking de mille places, quand on souhaite respecter tous les engagements déjà énoncés et, cerise sur le gâteau, favoriser l’autosuffisance alimentaire (Lire
« L'agglomération d'Orléans mise sur l'autosuffisance alimentaire » - République du Centre) et les circuits courts (Lire « Vers l’implantation d’un maraîcher bio en 2018 » - République du Centre), pour nos élus, c’est cohérent.

Pour résumer, bétonner, c'est préserver l'environnement.

Orwellien.

Cette contradiction-là, nous l'avons soulignée dans notre contribution à l'enquête publique. C'était également dans notre sens qu'allaient les conclusions du rapporteur public de la Cour administrative d'appel de Nantes. Las. Le PLU sera voté sans aucune réserve, la Cour d'appel ne suivra pas l'avis de son rapporteur public.

Donc, en cette période de Noël, nous sommes là pour enguirlander nos élus et montrer notre détermination malgré ces décisions contraires à la sauvegarde de notre bien commun.

Car des raisons d'espérer, en voici quelques-unes:

  1.  Ce qu'un PLU fait, un autre PLU peut le défaire.
     
  2.  Malgré la décision de cour administrative de Nantes, qui annule la première décision de la CNAC, Decathlon n’a toujours pas d’autorisation commerciale : la CNAC a 4 mois pour donner un nouvel avis, qui peut être à nouveau en notre faveur.
     
  3. Nous sommes encore en attente de jugements du Tribunal Administratif d’Orléans dans deux autres requêtes que nous avons formées contre le permis d’aménager et contre l’autorisation donnée par le Préfet au titre de la loi sur l’eau.
     
  4. Le scandale du prix des terrains, illustré sur France 5 par le documentaire de Nicolas Vescovacci («... et pour quelques hectares de plus », pourrait attirer l'attention de l’État et aboutir à l’annulation de la vente.
     
  5. Des fouilles archéologiques sont aussi prévues sur ces terrains, cela aussi peut retarder à notre avantage le chantier.
     
  6. La fédération « Des terres pas d'hypers ! », qui regroupe les collectifs comme le nôtre partout en France, se structure pour agir à la source, c’est-à-dire envers ceux qui proposent et votent les lois.
Enfin, nous avons le sentiment d’une prise de conscience de plus en plus large sur l’urgence de préserver la qualité de notre environnement, de celui que nous laisserons à nos enfants.
Ces préoccupations existent déjà dans certains textes, à nous d’exiger qu’elles soient appliquées dans les actes !

Est-ce que nous croyons au père Noël… un peu ? Voici d'ailleurs la lettre que nous voulions remettre à notre « Maire Noël »:



Mais ce soir-là, il était trop pressé pour la pren
dre.

Nous
l’avons confiée à une des adjoints, qui nous a promis de la lui remettre en main propre...

Après un dernier
« petit papa Mulliez », l'indémodable « vive nos champs », et le tonifiant jeu de rythme « non au béton » accompagné au djembé, l'assemblée s'est joyeusement dispersée, laissant seul notre service d'ordre.

Merci à tous ceux qui nous ont rejoint malgré le froid! On ne lâche rien!

L'article de la République du Centre : 

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