dimanche 5 juin 2016

Il ne faut pas prendre les bassins de rétention des eaux pluviales pour des zones humides....

...les récents évènements climatiques sont là pour le rappeler.
Les bétonneurs de tous poils ont toujours de bons arguments pour démontrer qu'ils travaillent en réalité non pour leurs actionnaires mais pour la préservation de l'environnement et la biodiversité.

Merci Vinci !

Nous nous rappelons encore comment Philippe Chavaren, responsable du domaine Nature et paysage chez Vinci autoroute, invité en 2014 par l'Agence d'Urbanisme de l'AgglO avait célébré les bassins de rétention des eaux pluviales des autoroutes pour leur incroyable biodiversité !  
Aujourd'hui les autoroutes sont coupées et Vinci offre aux chauffeurs routiers bloqués ... un permis de pêche à la ligne. Merci Vinci !
Photo Mag'Centre - Lire l'article

Les milieux naturels dont les zones humides rendent de nombreux services : 

  • purification de l’eau, 
  • conservation de la biodiversité,
  • régularisation du climat et des microclimats,
  • régularisation des débits
Visionner à ce propos cette petite vidéo réalisée par les services de l’État... 


La pluviométrie exceptionnelle de ces derniers jours nous rappelle que la construction des autoroutes, des aéroports, des grandes surfaces entourées de parkings etc..etc.. est une calamité pour l'environnement pour au moins deux raisons :
 

Une calamité pour le climat

Le
s terres agricoles, les forêts et les milieux naturels contribuent à limiter la teneur de l'atmosphère en CO2 (séquestration du carbone)
Mais il y a plus. Une spécialiste des bilans carbone en France, Hélène Le Teno, ingénieure et directrice entreprise du cabinet de conseil Auxilia, a patiemment agrégé les rejets de dioxyde de carbone nécessaires à la fabrication du béton et des matériaux de chantier, ceux des travaux, et enfin ceux des voiries (tunnels, métros, routes…) pour s’y rendre, une fois les constructions achevées. « Je ne prends pas seulement en compte la destruction du milieu mais aussi ce qui est construit sur le sol », explique-t-elle.
Son évaluation ne tient pas compte des émissions de gaz à effet de serre produites par l’usage de ces sites, par exemple de toutes les voitures et de tous les camions qui vont rouler sur les nouveaux tronçons routiers et polluer l’atmosphère d’autres substances dangereuses (particules fines, dioxyde d’azote…).
Selon elle le bétonnage du territoire français émet 100 millions de tonnes de CO2 chaque année. Cela représente 20 % de toutes les émissions de gaz carbonique du pays. C’est gigantesque. C’est presque autant que tous les rejets annuels des transports en France. Source :
Le grand bétonnage, une bombe climatique (Jade Lindgaard - Mediapart)

Si les climatologues restent prudents pour faire une relation directe entre ces précipitations exceptionnelles du mois de juin en France avec les perturbations climatiques, ils n'excluent nullement cette possibilité.

Une calamité pour la régulation des débits

Bétonner détruit les services de régulation rendus gratuitement par les milieux naturels comme le rappelle EauFrance, le site public d'information sur l'eau et les zones humides .

Les hydrosystèmes jouent un rôle discret mais indispensable dans la prévention des risques naturels (inondations, sécheresse) (...)

Les plaines inondables jouent le rôle de réservoir naturel et contribuent ainsi à la prévention contre les inondations. Par leur capacité de rétention de l’eau, les milieux humides diminuent l'intensité des crues, et, à l’inverse, soutiennent les débits des cours d'eau en période d'étiage (basses eaux).
Les zones humides jouent également un rôle dans la stabilisation et la protection des sols : la végétation, adaptée à ce type de milieu fixe les berges, les rivages. Elle participe à la protection des terres contre l'érosion et freine la vitesse du courant lors de crues.

Exemple 1 : La zone inondable de la Bassée entre Nogent-sur-Seine et Bray-sur-Seine joue le rôle de zone d'expansion des crues de la Seine en amont de Paris. Pour remplacer cette infrastructure naturelle par un barrage d’écrêtement des crues, il faudrait débourser entre 100 et 300 millions d’euros.

Exemple 2 : Ces dix dernières années, la Camargue, Redon, Charleville-Mézières ont subi de graves inondations. En cause : les changements d’occupation des sols et la destruction des zones humides tampons en tête de bassin versant...
Source de la citation  : l' article "Services de régulation" de EauFrance
Ajoutons un exemple 3 :  les pluies exceptionnelles de la semaine passée ont provoqué la crue de la Bionne à Saint-Jean-de-Braye, la coupure de routes, l'inondation de la vallée, de zones habitables, de jardins.

Route de la Motte Saint Euverte
à proximité du site de la Bissonnerie

Aire de jeux - Quartier de la Picardière
Rue du Quillard
La bétonisation du site de la Bissonnerie le privera de ses fonctions de régulation et ce n'est pas la mare aux canards prévue par le projet qui compensera quoi que ce soit. A noter que cette soi-disant compensation est en totale contradiction avec les textes qui prévoient une compensation à surface égale (100% sur le même bassin versant).

Selon la vidéo citée ci-dessus :

Il coûte 5 fois moins cher de protéger les zones humides que de compenser la perte de services qu'elles nous rendent gratuitement.
Hé ho la Mairie de Saint-Jean-de-Braye !

Chaque année, la Journée mondiale des zones humides (JMZH) est célébrée le 2 février, pour commémorer la signature de la Convention sur les zones humides, le 2 février 1971, dans la ville iranienne de Ramsar.

Comment la Mairie compte-t-elle célébrer cette signature en février 2017 ? En engageant les travaux de destruction de la zone humide de la Bissonnerie ? Ou en abandonnant ce projet néfaste ? 


    Pour en savoir plus sur les zones humides : 
     
    leBlogger